À Montparnasse en attendant l'annonce
de mon quai au début de mois de juillet je me suis laissée tenter
par le dernier Paula Hawkins : au fond de l'eau.
(J'avais trouvé La fille du train
sympathique mais sans plus.)
J'ai trouvé beaucoup plus de points
positifs à ce second roman. Tout d'abord l' ancrage de l'intrigue à
Beckfort, le village d'enfance de 2 sœurs que tout semble opposer
depuis leur enfance Julia et Nel. Beckford est un lieu maléfique,
angoissant, quasiment surnaturel où l'on plonge avec délice. L'eau
est partout : obsédante, sinueuse et attirante à la fois.
Julia n' a pas parlé à sa sœur depuis plus de 15 ans. Mais là,
elle n'a plus le choix, elle va être obligée de retourner la voir
.... à la morgue ! Son corps a été retrouvé dans l'eau et le
verdict est sans appel : suicide ! La question pour Julia
sera donc de comprendre pourquoi ? Le second point fort de ce
roman est sont point de vue féministe. Si vous aimez les femmes
extra-lucides, celles que l'on n' écoute jamais marmonner, les
sorcières, les diablesses du Moyen-âge, les insoumises et les
intellectuelles oubliées par l'histoire et par les hommes..... Plongez !
Je me suis ensuite attaquée non pas à
la serpillière mais à La serpe de Jaenada.
Comme tous les livres
sur-médiatisés, je me suis méfiée mais ai finalement été séduite
par l'écriture et le style direct de Jaenada ainsi que par le
fabuleux destin de Georges Arnaud, alias Henri Girard, accusé d'
avoir trucidé 3 membres de sa famille. Bien qu'acquitté, le doute
de son innocence subsistera jusqu'à sa mort. Il y a donc cette
intrigue principale décrite avec minutie et précision ( il faut
quand même se fader 643p pour arriver enfin aux remerciements ) mais
surtout en arrière plan, le récit de Jaenada sur ...Jaenada lui
même. Lui le parisien bobo écrivain père de famille qui quitte sa
zone de confort pour se rendre un siècle plus tard sur la scène de
crime. J'ai adoré son autodérision. Lui qui débarque dans la
cambrousse profonde et qui n'ose pas prendre une bière avant midi,
lui qui a peur d'être ridicule en demandant son chemin, lui qui
achète des barres chocolatées régressives ( genre malteser et
petite brique de jus de raisin ) à la station service. Jaenada nous
livre également quelques moments de complicité partagée avec
Catherine sa femme et son fils Ernest ; notamment celui de la
prise de sa température ( je vous rassure pas avec une serpe !
) avec un thermomètre. Un petit défaut, ce livre que je qualifierai
de biographie historico-policière est un poil de cul trop long.
J' ai emprunté au hasard Rue des
fantasques, un polar de André Blancédité chez Jigal Polar.
Une plume très fluide, assassine,
avec du rythme et des personnages taillés au cutter.
Simple et efficace, une découverte
sympa.
Toujours par hasard j'ai découvert
également la plume d'olivier Adam à travers son roman à l'ouest.

J' ai fini la semaine en beauté en
lisant les 4 tomes des Bidochon
Robert & Raymonde, ce couple si
cliché et pourtant si vrai si sensible. On en prend tous pour notre
grade : le mariage, la virilité, la réussite sociale, notre
amour de l'argent et du paraître, notre peur géante de la mort et
de l'abandon, la répartition des tâches domestiques, la peur du
ridicule !
Vive les Bidochon!