vendredi 23 janvier 2015

se mettre à la place des profs Times UP !

Bonjour à tous, 


Un article un peu plus pro(f) aujourd’ hui pour vous présenter comment créer un  jeu de cartes et animer un jeu de rôle sur la découverte du conseil de classe.

Tout est expliqué dans les PJ en fin d' article mais en gros : vendez leur la séance : Vous allez pouvoir vous mettre dans la peau d' un professeur ou d' un personnel du collège. Chacun a une carte et un rôle à jouer.
C'est parti ! 

Les ingrédients de la réussite : 

- une classe de piou piou de 6èmes ( ça peut même fonctionner en 5èmes )   dont vous êtes prof principal ( ou pas )

-une heure de vie de classe ( ou autre )

-un tableau numérique , un tableau velleda , des feuilles blanches suffisent en vrai

-une plastifieuse gentiment prêtée par tes collègues de maths ( ou pas )

- une ( future) collègue pour qui je croise les doigts afin qu' elle obtienne ce C**** qui  sert à épaissir  notre capacité à étaler de la confiture de la culture sur une feuille blanche. Animer à deux c'est un luxe. Chaque adulte peut encadrer un groupe xxx

- l' ingrédient ultime : le graphiste ( ça doit fonctionner aussi au féminin) vivre avec quelqu'un ( ou tout simplement connaître quelqu'un  )  qui vous soutient et qui vous aide à faire de la mise en page. Pour vous donner une petite idée de celui qui a créé le graphisme des cartes, c'est ici.

Avant de vous donner les supports voici un petit bilan pour amélioration

- il faut prévoir une heure complète car si vous avez de l' argent pour  photo de classe à récolter  ou des mots dans le carnet à faire coller ( vismaviedeprofprincipal) c'est FOUTU.
-lire d' abord ensemble le bulletin de classe ( surtout bien préciser qu' il est inventé !)
- dessiner au tableau  2 cibles ( une par groupe )  et mettre des croix jusqu' au centre de la cible  pour réguler le bruit ( article à venir )

 un retour hyper positif : les élèves ont adoré. Certains ont eu du mal à se détacher du texte de leur carte-personnage mais d' autres ont imité à la perfection leur personnage. Cela a dédramatisé la tenue du conseil de classe. Il n' y a pas eu de débordements ou de moqueries ni même de caricatures.

Le meilleur retour c'est lorsque des pious pious d' autres classes viennent te voir pour te demander si eux aussi ils peuvent faire le jeu. J' ai prêté le jeu aux collègues qui me l' ont demandé. 
MERCI aux deux personnes mentionnées ci dessus elles se reconnaîtront.

le déroulé 

le jeu de cartes 

le bulletin inventé






mercredi 21 janvier 2015

Sale temps sur la capitale : "Weather" de Lucy Guerin

La pièce Weather de la chorégraphe australienne Lucy Guerin peut se lire comme un hymne intemporel à la nature et aux éléments. Elle prend aussi, aujourd’hui, tout son sens dans le contexte climatique dans lequel nous vivons.

Les corps sont ballottés par le vent. Le souffle de la nature, plus ou moins puissant, entraîne, déchaîne, se radoucit, se stabilise. Les danseurs commencent à former une chaîne où s’installe une série de mouvements qu’ils répètent à l’infini. Soudainement, cette répétition est soumise à un changement brutal, tel un grain de sable dans la machine, un ou une danseuse vient briser le rythme des autres, les propulsant dans d’autres mouvements, d’autres rythmes, pour de nouveau reprendre leur place dans la chaîne.
Un rappel, par la danse, par le mouvement, le rythme, le corps, des bouleversements météorologiques et écologiques que nous subissons chaque jour.
Les six danseurs et danseuses sont sobrement vêtus, un « shorty » sombre et un haut en mailles ajourées, dans les tons bleutés et gris, aux couleurs d’un ciel tempétueux… Les costumes laissent donc entrevoir la peau qui, ainsi laissée à nu, est en prise direct avec le souffle du vent, la chaleur ou le froid, la marque du temps et de ses aléas. Tout cela on l’imagine aisément.
Tout au long du spectacle, j’ai souvent eu l’impression que les danseurs se battaient contre des moulins à vent. Cette idée que l’homme voudrait dominer la nature en y introduisant une répétition, une habitude, une stabilité qu’elle n’a pas, est ici représenté par la répétition de mouvements « mécaniques », créés par l’homme, mesures souvent vaines pour affronter les désordres du climat. On pense aux tempêtes, ouragans, tsunami, tremblements de terre qui viennent rappeler que l’homme est tout petit face à la force de la nature.
Le travail de Lucy Guerin est une danse parfois très structurée, plus souvent imprévue, sensuelle, «éco-sensible», qui interroge notre rôle face aux bouleversements climatiques, sans pour autant se montrer donneuse de leçons.
Weather de Lucy Guerin à voir au Théâtre de la Ville à Paris.

vendredi 16 janvier 2015

Maruyama Ôkyo, nous voici









Aujourd'hui un article très attendu sur la magnifique expo du musée Cernuschi
Le Japon au fil des saisons.  Vous trouverez ici l' article d' une amie qui évoque avec virtuosité un tableau peu connu mais admirable : un kakemono de Mori Sosen.

Pour ma part, j' ai sélectionné quelques œuvres au fil de notre visite. Toutes sont d' une extrême beauté. La muséographie de l' exposition est tout à fait remarquable. la lumière tamisée n' étoffe en rien le regard du visiteur. Les cadres des œuvres, en soie ou cousue d' or,  s' intègrent totalement à l' harmonie d' ensemble de ce beau parcours qui nous est proposé.  Tant par le contenant que par le contenu, amis linguistes saussuriens, admirons ensemble  ces petits bijoux comme  les deux faces d' une pièce de monnaie.  

La première œuvre qui m' a éblouie par son audace et son originalité fut celle de Tani Buncho ( 1763-1840) qui représente le Mont Fuji.
La technique utilisée se prénomme le lavis d' encre. Regardez comme ce lieu magistral est représenté à travers les dilutions d' encre et de pierre fumée frottées à même la toile pour produire cet effet de délavement, un peu angoissant. 

Nous sommes loin des représentations évoquées par les poètes du VIIIème siècle, qui érige le mont Fuji comme montagne sacrée, riches de natures et de pouvoirs ancestraux. Les grandes bandes blanches qui peuvent paraître tremblotantes sont en fait totalement décidées par l' artiste. Entre air, nuage ou neiges vaporeuses, ce sont nos sens en éveil qui décident ce qui fait partie du fond ou de la forme centrale. De la végétation  sombre et abondante, se dégage une impression d' humidité luxuriante. L' eau devient à la fois matière d' absorption, un  tracé et un ressenti corporel. 
Notez la signature calligraphique qui tout en étant reliée à la végétation, se distingue par son sens et de par son contraste avec la couleur rouge
Voici l' indication que l' on peut lire en bas du tableau et qui résume tout à fait l' état d' esprit de Buncho lorsqu' il peint ce tableau.
" Peint au studio de l' Eau et des Nuages, printemps 1802". 
La peinture, sûrement effectuée  à plat pour éviter aux encres de baver, est parfaitement encadrée par ce rouleau vertical ( kakemono) . Une première bande aux motifs symétriques et lumineux est elle  même entourée d' une autre bande dans l' esprit "sépia " à motif floral. Ce cadre permet d' admirer la luminosité de la peinture construite seulement à partir des deux couleurs monochromes principales. Un véritable exploit.





Le courant pictural Rinpa qui traverse la peinture du 17ème siècle  était un mouvement également réaliste, dans un dimension copiste  mais au sens stricte de l' observation accrue et de la justesse précise des détails naturalistes.
Les écailles de poissons, les gouttelettes d' eau suintant des pétales de nénuphars, les vaguelettes blanches peintes grâce à de la réduction de poudre d' huitres en sont quelques exemples. 
Ces modèles harmonieux de la nature  étaient admirablement retranscris dans une peinture plate, sans perspective à proprement parler. Ces œuvres étaient de nature décoratives, sans personnage afin que le visionnage simple pousse au delà de la contemplation à une véritable méditation

 On imagine le temps passé à l' observation, telles les planches d' herbiers savamment conservées au fil des ans. Chaque rainure, chaque tige, chaque plume est reproduites. La perfection est si intense, qu' on a beaucoup de mal à détacher notre regard de tous les petites rondeurs. Le visiteur se sent totalement absorbé par cette nature harmonieuse et apaisante. La sagesse du temps qui passe,inexorablement au fil des saisons ne pourrait  être mieux dépeinte.

Détail. Nakabyaschi Chikuto (1776-1853): Fleurs et oiseaux des quatre saisons : le printemps


Dans le tableau présenté ci-dessous, la technique est différente. C'est la couleur blanche ( en réalité celle du fond ) qui devient le motif plein. Quel paradoxe incroyable : le vide devient matière. Là encore, de grands coups de pinceau à l' encre brute parviennent à ériger quelques pousses de bambou. Je vous assure que le froid se fait sentir rien qu' en regardant trembler les petits oiseaux. On retrouve ici la technique de Buncho dans laquelle l' effet fumée de l' encre se dissolve dans des nuances décolorées car délavées. 


Détail. Nakabyaschi Chikuto (1776-1853): Fleurs et oiseaux des quatre saisons: l’hiver.gende

 A chaque saison sa technique et c' est loin d' être terminé.


Voici un tableau  traditionnel dans le choix du sujet. On y retrouve les ingrédients  des grandes estampes japonaises traditionnelles : les pivoines bien évidemment, érigées au même titre que les fleurs de cerisier ou les tiges de bambou comme constitutives de la nature du continent
L' artiste Ôkyo est considéré comme le fondateur du mouvement réaliste au Japon, reconnu comme mouvement artistique officielle de l' école officielle Kano. Les couleurs sont étincelantes et chatoyantes malgré leur âge. L' escalade de plumes qui enrobent les pierres et les fleurs sont le symbole d' une nature protégée et respectée par dessus tout.  
Si l' on s' approche bien, on voit même de petits motifs de lapins sur les bords latéraux de l' œuvre contre un envol de cigognes d' or  sur fond noir. 
Tout s' équilibre.
Maruyama Okyo (1733-1795), Paon et pivoines. Rouleau vertical (kakemono), encre et couleurs, lavis d’or sur soie, 135 x 70,6 cm. Daté de 1768.



Une autre merveille dans un genre plus épuré et moins chargé, l' œuvre de  Sakai Hoitsu.
L' arbre à kakis représenté prouve que le tableau a été peint au mois d' Octobre. 
Une finesse aérienne se dégage du tableau. Ces fruits si ronds, chargés de luminosités sont sûrement un rappel aux lampions traditionnels. Le tracé du pinceau glisse sans hésitation, on a du mal à croire que la technique numérique n' y soit pour rien . Cette œuvre se situe  au carrefour de toutes les techniques vues jusque là. Le lavis d' encre dans l' unique feuille ou à la racine de la branche est bien présent et se distingue par sa couleur bleuâtre. Ici encore vous ne verrez aucun tracé, ni cercle qui délimitent  une branche ou les corps des petits oiseaux. Le blanc devient la forme ronde et duveteuse de ces petits moineaux.
Trois mejiro sur un arbre à kakis, Sakai Hoitsu
Voici la traduction de l' inscription  écrite par Kameda Ryorai, lettré confucianiste.
" Le vent du soir souffle, apportant la pluie jusqu' à mon ermitage sylvestre
Les feuilles du kaki, soulevées par le vent, tournoient et rougissent; 
dessus je trace un poème
la Xiao et la Xiang ( s' écoulent ) à l' infini, ( emportant ) mon esprit
vers les fleuves et les océans
Un vase à vin et une perche se font face, ( ils me ravissent)
Ryorai Shi le pêcheur "


Comme toutes les bonnes choses ont une fin, on s' en est mis plein les mirettes. L' exposition est désormais terminée.
Merci à celles qui m' y ont entraîné; elles se reconnaîtrons
Nous  en sommes sorties  à la fois grandies et remplies d'humilité , émues et conscientes de notre petitesse dans l' univers.

mercredi 7 janvier 2015

emi n °4 et le jeu des 4 familles ( partie 2 )

triste journée.....
en hommage à  la famille de la presse....
Il faut battre l' emi tant qu' il est chaud : voici donc la suite des aventures avec une séance un peu plus complexe que la précédente.

Séance 2 : les 4 familles de documents.

le principe : 
Il s' agit cette fois d' appréhender non pas le document dans sa diversité et sa fonction mais les regroupements possibles entre eux avec donc des caractéristiques communes.
L' idée m' est donc venue de créer un support élève à compléter en lien avec les diapositives suivantes du Prezi .

Le prezi des 4 familles est projeté sans donner le support à compléter pour éviter la saturation cognitive ( où regarder ? que noter ? )

le déroulé 

-vérification rapide du coloriage du plan ( voir partie 1 )

-question générale avant prezi :
à quoi correspond ce coloriage ? Pourquoi avoir rassemblé des documents entre eux ?  

- projection du prezi

1 diapositive par famille avec mots-clés à compléter

L' idée est de discuter des diapositives visant les 4 familles
- famille documentaire ( rouge )
J' évoque ici très rapidement la marguerite des couleurs car j' y reviendrai après.
-famille fiction ( vert )
-famille périodiques ( violet )
-famille périodique ( violet)

Pour chaque famille le questionnement doit être le même pour automatiser ce cher Quintilien :
QUOI : qu' est ce que regroupe cette famille, à quoi ressemblent les documents qui constituent la famille
QUI : qui écrit ? spécialistes ? journalistes ? écrivain ? internautes ?
COMMENT : comment les retrouver ? indices sur le livre ? rappel de la cote ?

Il faut absolument que la feuille élève correspondent au Prezi sinon après la projection impossible de se rappeler les mots-clés à compléter.

-distribution de la feuille élève puis nous complétons collectivement les mots-clés.

- pour aller plus loin avec des groupes rapides ( sinon possibilité de constituer une séance à part entière avec cette activité ) 
J' aime beaucoup la pédagogie du tirage au sort. C'est pourquoi j' avais préparé des petits papiers contenant uniquement des cotes documentaires à tirer au sort.
Je tiens à préciser ici que j' ai simplifié ma DEWEY pour en faire une cotation thématique
290 ISL   600 SAN  150ADO 750 HDA......
consigne : en tirant au sort une cote :
- Devinez  le thème du livre ( principe des 3 premières lettres du thèmes)
- grâce à la marguerite prezi notez son numéro de famille

source : enssib
- courir dans les rayonnages pour vérifier.

à la maison : apprendre emi n ° 4 pour connaître le nom des 4 familles et leurs caractéristiques.
bilan : il est difficile d' évaluer cette séance car les élèves connaissent quand même pas mal de choses intuitivement mais je me méfie..... qu' auront-ils réellement compris la prochaine fois ? c' est ce que nous verrons ! 

En attendant voici les supports de cours

support famille document  élève 

support famille document  professeur 

et la petite évaluation habituelle

dimanche 4 janvier 2015

emi n ° 3 le jeu des 4 familles ( partie 1 )


Aujourd’hui en cette veille de rentrée 2015, un petit article qui vient conclure la première partie du module de formation emi consacré au document.
Cette dernière séance, se décompose en 2, voir 3 séances selon l' avancement des classes.

séance 1 : repérage des espaces autour des grandes familles.

 le prezi sur les 4 familles de documents  ( uniquement diapo 1 & 2 )

déroulé :

grâce au prezi n ° sur les 3  familles de documents, j' affiche la tâche complexe de repérage spatiale.
La consigne :
Repérez les différents espaces de documents grâce aux mots affichés.
Le plan vierge semi-complété est distribué. 
Très rapidement les élèves repèrent les mots affichés au tableau




documentaire / roman / poésie / mangathèque / ordinateur / conte / poésie / théâtre /

Il y a deux mots totalement inconnus pour eux : il s' agit bien évidement de périodiques puis de usuels. Grâce à la signalétique, ils retrouvent les espaces sans forcément comprendre à quoi il réfèrent.
le petit plus : mettre le D pour dictionnaire à la place du U pour que pendant la correction et grâce à la signalétique, les élèves comprennent que ces deux termes sont quasiment synonymes. 
Je ré affiche ensuite le plan. Les élèves volontaires viennent compléter le prezi sur le tableau blanc. Pour chaque case remplie, un autre élève va chercher au hasard un document correspondant.

Continuité possible pour aller plus loin
J' ai réussi à faire cette mini course aux documents avec 6 demi groupe sur 10.
Inscrire au tableau 3 équipes avec des élèves volontaires
 ( équipe rouge = documentaire  / verte = fiction / violette = numérique & périodique )
Chaque couleur correspond en gros aux différentes natures de familles.... mais ça ils ne le savent pas encore ! 
La consigne :  
Expliquez votre démarche pour trouver les documents de votre équipe. 
Chaque équipe passera au tableau pour expliquer sa démarche. 
Le but étant bien évidement de leur faire appréhender la notion de cote sans aucune abstraction, uniquement grâce à sa fonction pragmatique de repérage. 

Exemple de répartition de documents / équipe : 
équipe rouge  = un documentaire sur l' immigration + un usuel de synonyme.
équipe verte = un roman de JK Rowling ( Harry Potter ) + un poème d' Apollinaire. 
équipe violette = le tutoriel jeux sérieux ( fiche plastifiée au dessus des ordinateurs) + un périodique sur les mangas

Bilan : Une séance classique mais grandement dynamisée par l' affichage . Cela permet aussi une correction collective auto-gérée. 

On ne se sert ici que des diapos 1 et 2 du prezi. Les élèves sont actifs, adorent bouger et le petit travail en équipe sur le mode challenge augmente grandement la motivation.
Le petit plus : le travail des couleurs qui préparent bien la séance suivante.
Les élèves ont bien expliqué que ce sont les étiquette qui les ont aidés à retrouver les documentaires, romans et poèmes. Je leur propose une devinette avant que ça sonne ( une partie du corps = la cote ) 

à la maison : colorier les espaces selon les indications du plan distribué. 

Pas besoin d' en rajouter, vous avez compris : rouge / vert et violet ! 

à très vite pour la suite.