
Nous suivons les aventures de Marguerite, jeune cadre dans une entreprise mais qui préfère ses chats aux cancans de la cantine et de ses collègues. Mademoiselle Caroline joue d'un trait enfantin pour dessiner avec précision et netteté l'environnement urbain et cacophonique de notre jolie fleur. Hypersensible et émotive notre Marguerite, Brassens se retournerait dans sa tombe car Marguerite est sans filtre : elle refuse les invitations de ses collègues pour boire un café, pense tout haut ce qu'on penserait tout bas (ce pull a vraiment une couleur à chier #caca doigt), est incapable d' avoir accès au sens caché d'une expression idiomatique " Il pleut comme vache qui pisse". Des petites touches de couleurs hypersensibles libèrent l'expression des personnages secondaires, bourrés de préjugés et de bonnes morales bien mal pensées. La meilleure "Mais tu vas guérir, il y a des médicaments" ou alors (paroles de généralistes) : "mais enfin tu me réponds en me regardant dans les yeux tu ne peux pas être autiste !". Et non ce n'est pas une maladie c'est un développement neuroatypique. Pas de scènes violentes ni choquantes mais des émotions intenses et sincères. Le petit bonus de la prof doc : un petit mémo en fin d'ouvrage sur le syndrome, à déguster avant de tomber dans la marmite de cette délicieuse lecture. Cela permet de découvrir les notes humoristiques de la narratrice qu'elle a disséminées aux 4 coins des cases. Une petite note finale philosophique sur le normal et le pathologique. Plonger dans un univers qui nous est étranger fait peur. On octroie à celles et ceux qui sont différents de nous des " troubles " des "maladies". Mais pour fonctionner, la société a eu besoin de créer ces catégories en espérant les maintenir sans jamais les intégrer, voir pire, sans jamais les comprendre. Big Up à tout ces gens formidables dont les témoignages participent à la qualité de l'ouvrage. La vie est belle.
Georgette la douceur.
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