vendredi 31 octobre 2014

Nancy nous voici.

Pour ce premier article ( enfin oui je sais), je vais essayer de vous donner envie de découvrir Nancy.
Pour cette fois c' est rapé(e)  ( le quai oui voilà ) mais c'est aussi raté car l' exposition se finissait le 18 mai 2015. Parce qu' au musée de Chirac, ce ne sont pas des branleurs messieurs mesdames.
Le musée du quai Branly présente donc  des collections d'objets des civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques. 
Bien que je survole pas mal de galeries ou d' expos  ( rouge-gorge voyez-vous), je n' ai pas franchement une culture artistique développée, surtout pas en ce qui concerne les continents africains ou océaniques. Mais lorsque mon regard tombe sur ça ..... c' est le coup de foudre.
Pour tout vous dire, j' étais loin d' imaginer que Nancy Cunard était une femme, militante,  féministe et assumée comme bourgeoise égérie de la mixité sociale et sexuelle de son époque. En voyant cette affiche, je pensais plus à un homme déguisé en femme ( ou l' inverse) , un toréador de l' émotion en quelques sortes :                      Résultat de recherche d'images pour "blancanieves"
Nancy Cunard  naquit  en Angleterre dans un milieu bourgeois en 1896. Elle va devenir une des égéries du milieu artistique et littéraire de l' Avant-Garde.  Dès le début des années 20, elle va se rapprocher du surréalisme et du dadaïsme. Elle va même entretenir une liaison avec Aragon ( comme quoi le toréador n' était pas une mauvaise idée après tout). Ce qui m' a le plus particulièrement intrigué dans la vie de Nancy Cunard, ce sont ses choix  de lutte. Je m' explique. Cette jeune fille a hérité de  l' éducation bourgeoise de divers pensionnats so british & german . Méprisant ces valeurs morales et étriquées, elle aurait pu se contenter d' être la muse de photographes comme ce fut le cas avec Man Ray. 
Mais non. Elle va monter sa propre maison d' édition afin de donner une chance aux jeunes poètes engagés. "The Hours press" voit donc naître le jour en 1928 grâce à la fortune de notre miss England.
Et devinez qui sera édité le premier dans cette petite structure militante ? Notre cher Oncle Sam ( Beckett). Alors oui elle était la riche héritière de la ligne navale Cunard.Nous sommes très très loin de la Causette des années 20. Mais elle va mettre toute sa richesse aux mains de la culture afin de  lutter pour  l' égalité des sexes et l' égalité de la race humaine et des peuples qui la constituent.
En 1934, Nancy Cunard va éditer the Negro anthology. Un énorme bouquin dont le titre peut faire frémir.  L' exposition rappelle  très bien à travers les objets hétéroclites que collectionnait Nancy ( bracelet, sculpture, horloge, plume), la richesse de ce que l' exposition met en valeur à savoir l' art traditionnel Africain, très longtemps délaissé par les musées et les institutions artistiques. 
 À travers ses 800 pages, NC offre un instant de partage et de témoignages  à des militants, intellectuels, jour­nalistes, artistes, poètes, uni­versi­taires, anthro­po­logues ; Africains-­Américains, Antillais, Africains, Malgaches, Latino-Américains, Américains, Européens, femmes et hommes. Cet ouvrage est un véritable documentaire anthropologique des peuples, bien au delà du simple attrait pour l' "étranger", celui qui ne vit pas sur le même continent . Photographies, essais, partitions de musique, le spectateur est plongé dans ses années folles qui ont un goût de lutte authentique pour l' égalité et la reconnaissance de tous les peuples.
NC féministe, antifasciste et éditrice méconnue :  quel dommage.
Sa Vogue ( pas encore mentholée ) au bec, ses yeux d' un bleu glacial et son nez aquilin vous envoûteront autant que moi je l' espère.

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