vendredi 5 décembre 2014

Simone, me voilà

Un article aujourd' hui, âmes sensibles s' abstenir sur deux films, uniques en leur genre qui traitent de la grossesse et de l' IVG.
Médias et réseaux sociaux ont fêté avec ferveur et dévouement le combat mené par Simone ( Jacob ) Veil pour légaliser en France l' avortement le 29 novembre 1974, date à laquelle le parlement français adopte la loi qui dépénalise l' IVG.
Simone revient de loin. En 1944, Simone Jacob (qui  préfère s' appeler Jacquier ) passe son bac. C'est aussi l' année où sa famille est déportée. Son frère et son père partent  en Lituanie d' où ils ne reviendront jamais.
 Les femmes de la famille elles sont  d'abord déportées dans le camp de travail de Drancy. Simone est traumatisée par le matricule 78651 que les SS lui tatouent sur le bras . Elles déchargent de lourdes pierres et creusent à mains nues des fosses.
En 1945 , elles sont envoyées dans le  camp de la mort  de Bergen-Belsen.
Simone perd sa mère mais avec sa sœur Madeleine, elles vont survivre sauvées par les Alliées puis vivre.
Simone reprend ses études à l' IEP, devient magistrate, membre du Conseil Constitutionnel ( plein d' autres choses encore )  puis Ministre de la Santé de 1974 à 1979.

Ce qu' ils n' ont pas pu nous prendre, Ruta Sepetys, Gallimard, Scripto.
Un excellent roman  qui traite de la déportation en Lituanie, à la manière d' Anne Frank,  l' héroïne du roman tient un carnet de dessins pour survivre aux horreurs environnantes. Vous ne mangerez plus de betteraves de la même façon..Pensez à Simone et aux combats féministes une fois dans l' année c'est bien mais ce n' est pas suffisant. Nous devons encore nous battre pour protéger notre corps et notre droit ou pas à la maternité en dehors de toutes considérations civiques malsaines.

J' en viens enfin aux deux films que j' ai découverts et qui m' ont donné des sueurs froides.
film paru en 2007 en Roumanie
film paru en 1957 à Stockholm


                                               Au seuil de la vie



Ces deux films ont été récompensés.  Palme d' Or pour le premier et  Prix collectif d' interprétations féminines pour le second.
50 ans séparent le destin tragique de ces femmes. Livrées à elles-même les héroïnes font des choix forts, douloureux et courageux. 
Le film de Cristian Mungiu  dépend la société Roumaine juste avant la chute du communisme. Les femmes sont de bonnes épouses qui préparent le goulash car il fait froid. Le combat insoutenable d' une étudiante pour avorter est contrebalancé par la terrible amitié que lui confère son amie de chambre. Cruel barbare mais tellement vrai,  ce film m' apparaît encore et toujours comme  nécessaire pour combattre les prolife qui me débectent.
Le film d' Ingmar Bergman est  aussi incroyable.
 4 femmes 4 destins dans une maternité de Stockholm dans les années 50 où faire des enfants est la plus belle chose qui puisse vous arriver.
Mais quand on perd un enfant, pourquoi ne pas en faire une force, une volonté pour changer de vie ? Et lorsque l' on tombe enceinte trop tôt, que choisir ? se cacher ? fuir ? arracher ses tripes ?  Il ne sert a à rien de vous raconter ces histoires de femmes. En 2014, la loi a changé, le corps médicale se voudrait moins culpabilisant ( quoi que) et pourtant, les questions restent les mêmes.
 Faut-il forcément être mère pour être une femme accomplie ? Pourquoi a -t -on  peur du regard de la mère lors d' une grossesse non désirée ? Ce n' est pas le bon moment, le père n' est pas au courant et n' en voudrait de toutes façons pas. La perte de confiance et d' estime de soi après un avortement ( voulu ou subi).....
Je tire mon chapeau à ses deux films.
Nous avons la chance de pouvoir choisir notre contraception, d' avorter si nous en avons la volonté ou le courage encore plus si nous n' avons pas le choix.
J' ai eu la chance d' être élevée par ces paroles " le plus important dans la vie c'est d' être heureux" Facile à dire,  pas si facile à faire. Ses deux films sont des tranches de vies , toutes traumatisantes et apaisantes à la fois car être femme c' est un combat de tous les jours.
Un combat que nous menons tous.


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