lundi 5 mars 2018

faiminisme : à corps et à ( le ) cri

Aujourd'hui deux chroniques qui n'ont en commun que le lieu de leur acquisition ! 

Juste avant une répé je m' arrête dans cette super librairie La Manœuvre pour acheter un polar dont j' ai beaucoup entendu parlé : Le cri.
Je sais que cette librairie a un rayon sur le genre / la sociologie et le féminisme assez bien achalandé.
Je craque et dépense 14 € supplémentaire au budget initialement prévu pour lire : 
Faiminisme: quand le sexisme passe à table de Nora Bouazzouni.
La couverture bien sûr me saute aux yeux mais l'auteure reste pour moi inconnue au bataillon. Je demande à la libraire : " Vous l'avez-lu ?". Elle me répond " non, mais c'est mon dernier je vais devoir le recommander.". Bon c'est parti. L'ouvrage est tout d'abord facile à lire mais un peu trop concis et surtout truffé de références indiquées par des petites *. Je ne dévoilerai pas le nom de tous les chapitres mais celui du chapitre 3 est réussi : "Patriarchie parmentier".
Il y a plusieurs idées que j' ai relevées tout au long de ma lecture qui m'ont interpellée. Des idées auxquelles j'avais plus ou moins songé mais sans pour autant me les expliquer. La lecture de cet ouvrage m'a permis une véritable prise de conscience mais pas aussi énorme que celle procurée par la lecture de Beauté fatale de Mona Chollet ( qui n'est cité qu'une seule fois !!!).
- les petites filles comprennent très tôt que pour avoir une chance de se marier elles doivent être minces. ( même si ça m’écœure c'est peut être vrai ). Elles doivent occuper le moins de place possible contrairement à votre voisin de métro ou de bus qui écarte allégrement les cuisses en lisant l'équipe ( oui oui je sais ça aussi c'est un cliché mais sachez que l' Equipe est LE quotidien le plus lu en France avec un électorat majoritairement masculin).
- les mamans, les grands-mères et leurs alter egos masculins servent plus de nourriture dans les assiettes des petits garçons que dans celles des petites filles. Je me rends compte que j'ai tendance à moins me servir que mon mec alors que j' ai tout le temps plus faim que lui.
- les femmes qui allaitent le font  plus longtemps pour leur garçons que pour leur filles. Et quand notre paroi utérine se retire sans qu'aucun spermatozoïde ne soit venu féconder un de nos ovules, nos mamans nous donnent de la viande de cheval, des lasagnes et du boudin car nous sommes " carencées"( à croire que Poppeye à défaut d'être féministe était avant-gardiste avec sa boîte en fer d'épinard ).
- Ce sont les femmes qui cuisinent les repas du quotidien mais ce sont les hommes qui détiennent la force agricole. Notons toutefois que la situation s'est améliorée puisque 37 % des salariés agricoles en France en 2016 sont des femmes mais leur surface agricole restent inférieures à celles de leurs homologues masculins.
( je n' avais JAMAIS songé à cela). Les inégalités se retrouvent bien à toutes les fourchettes.
- Un chapitre est également dédié aux cheffes étoilées. Nombreuses sont celles qui déplorent le message véhiculé par les critiques gastronomiques ( rédigées pour la plupart par des hommes) en parlant de la cuisine féminine comme "légère, diététique et  audacieuse" ou encore en parlant d'Anne-Sophie Pic ( 1*) : " on salue la simplicité toute féminine de sa cuisine". No comment car le guide Michelin ( le gros gaillard en forme de pneu ) ou le G&M n'évoquent jamais la cuisine masculine grasse et carnivore ! 
- J' ai beaucoup apprécié le dernier chapitre qui concerne le lien  entre le féminisme et le choix d'une alimentation végé ou carnée. Pendant longtemps, manger des graines était synonyme de """régime de bonne femme"""( je cite). Aujourd'hui, manger de la viande de bonne qualité est considéré comme un privilège, celui de l'homme sur l' animal et celui du riche sur le pauvre. Je ne vois pas pourquoi on irait genrer un choix de régime alimentaire.
Pour résumer, je souligne que ce premier ouvrage de Nora Bouazzouni est fichtrement bien documenté. J'aurais aimé qu'elle ail(le) un peu plus loin dans les liens entre féminisme et végétarisme ou encore entre le diktat de la minceur et la grossophobie qui n'est pas encore assez évoqué à mon goût.

Pour aller plus loin, le délicieux ouvrage de Gabrielle Dardier 
( éditions gouttes d'or ) :  On ne naît pas grosse.

 
 Et votre future bible de chevet si ce n' était pas déjà le cas :











J' allais presque oublier la seconde lecture dont je voulais vous parler.
Le cri de Nicolas Beuglet ( premier roman).
C'est un polar qui débute bien très bien ( trop bien même).
Sarah  Geringën est une  flic torturée  qui vient de se faire quitter après de nombreux essais infructueux pour tomber enceinte. Le soir de sa rupture, elle est invitée à se rendre en urgence dans un hôpital psychiatrique isolé. Un patient y a été retrouvé mort dans des circonstances étranges. Ce patient surnommé " 488", chiffre qu'il portait en cicatrice sur son front. Ce qu'il y a d'étrange à l' arrivée de Sarah c'est que les témoignages des infirmiers ne concordent pas et que l' administration hospitalière  ne sait rien de ce patient. Lorsque le légiste trouve la cause physiologique de la mort du " patient 488", l'enquête débute. 
J' ai été extrêmement déçue même si jusqu' à la page 250 j' ai été vraiment happée par l'intrigue. Puis tout bouscule car l'auteur quitte le thriller psy pour s'aventurer vers le genre d'espionnage scientifique et historique. 

à vous de jugez ! 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire