samedi 23 mai 2015

Hatufim : le droit au bonheur ?

Bonjour à tous.
Aujourd' hui j' ai envie de vous parler de l' excellentissime série Hatufim.
Je l' ai découverte par hasard sur Arte.
Hatufim signifie littéralement en hébreu " prisonnier".
Le synopsis est profondément ancré dans une réalité historique omniprésente :le conflit israélo-palestinien. Lors d' une opération militaire menée au Liban, 3 soldats israéliens sont  maintenus en captivité durant 17 ans.
La première saison débute sur la libération de deux d' entre eux et leur retour quelque peu traumatique dans leurs familles respectives. On imagine bien qu' en 17 ans, les gens changent et les contraintes sociétales évoluent.
Les prisonniers
La première femme à gauche au premier plan s' appelle Nourit, elle a 20 ans lorsque son jeune fiancé Uri  part dans cette fameuse expédition. La seconde femme Talia, un peu plus vielle a déjà une petite fille et attend son second enfant lorsque Nimrod part.
Comment ces deux femmes ont-elles menées leur barque pendant toutes ces années ? 
Une tension et une haine de Talia envers Nourit . Pourquoi ? 
La question que je me pose est la suivante :
Que faire pendant 17 ans ? Attendre ? reconstruire sa vie ? Faire son deuil sans jamais connaître la vérité.


Ce n' est pas la première série qui aborde cette thématique du retour traumatisant et de la capacité de l' être humain à vivre avec ou vivre sans. Lorsque l' on a espéré un retour ou redouté une mort certaine, a-t-on le droit de s' autoriser un : c' était mieux avant; c' était plus simple avant, pas de cauchemars, pas de non-dit, pas de tabou.

Ne vous méprenez pas ! On est bien loin des feux de l' amour à l' oriental.
Cette série permet aussi de mieux visualiser les changements technologiques qui ont profondément changé nos comportements. Nimrod et Uri vont apprendre dans une douleur certaine à ne pas s' humilier en société : Internet ? téléphone portable ? frappuccino glacé ? Un beau clin d' oeil à nos habitudes de consommation.

Je ne peux pas vous en dire plus car bien sûr il y a toute une intrigue policière derrière tout ça. Et la caméra passe aussi côté Palestinien et c' est ça qui me plaît. Une frontière militaire, deux statuts de femmes. Mais tout n' est pas manichéen loin de là. On dépasse les clivages traditionnels : voile versus maquillage ou mitraillette versus paroles du prophète.

Pour ceux qui ont le temps, dans une autre mesure, je vous rappelle l' excellente série Rectify.

 Daniel 40 ans, sort de prison après avoir été libéré faute de preuves incriminantes . Il a été accusé à 16 ans du meurtre de sa petite amie. Là aussi, le retour dans la famille est chaotique. Mais là aussi on retrouve une très forte figure féminine ( un peu trop sensible à mon goût ) : sa grande sœur Amantha. Un portrait assez bouleversant du mécanisme judiciaire américain y est dévoilé. On sort de prison sans être innocenté.
Bonne découverte




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