vendredi 31 octobre 2014

Emi mais Pourquoi ?

Voilà j'y viens :  l' objet de ce  blog. Mon amie M avec sa question toute simple "Génial : tu écris un blog sur quoi ? " m' a permis de répondre simplement à cette question.
C' est davantage une nécessité d' écrire, par amour des lettres et du langage que l' envie d' être lue, critiquée et comparée. Je ne suis aucun blog, je ne suis vraiment pas une geek mais je crois que RougeGeorgette va devenir mon arme , ma plume pour lutter contre l' instantanéité permanente de notre société. Écrire permet de structurer la pensée, d' offrir une nouvelle articulation à nos modes de communication trop souvent fugaces. J' ai la chance de vivre dans une ville magnifique. Par peur de passer à côté, ou de ne pas savoir quoi regarder derrière mon épaule, j' ai tout simplement envie d' écrire pour me souvenir.
Le Questionnement Quintilien QUI QUOI OU COMMENT POURQUOI AVEC QUI, celui là même que j' essaie d' enseigner à mes élèves, me poursuit. Je ne vis pas dans un squat autogéré ( rêve étudiant ), je suis fonctionnaire d' un ministère qui me déçoit ( mais ça je le savais déjà avant de débuter), je m' offre des expos payantes ( ou je commence à connaître les créneaux gratuits des soirs de la semaine) , j' achète plein de bouquins que j' ai repérés sur le Masque, j' évite d' aller à la Fnac pour faire vivre le libraire de mon quartier. J' adore m'  offrir de la bonne bouffe asiatique alors que je viens d' aller faire des courses. Alors si grâce à ce blog, je vous donne envie d' acheter un bouquin ou d' inscrire un nom inconnu dans Google, cela m' apaiserait un petit peu.
Écrire est pour moi un acte militant. Sûrement faible et peu puissant comparé à l' action directe mais une arme.... vibrante qui  permet de donner un peu de signification dans une société qui va beaucoup trop vite pour moi.

Mon travail, bien souvent méconnu et pourtant passionnant, est la première raison qui m' a poussée à me lancer dans l' aventure. Et oui je suis professeur je vais même rajouter documentaliste. je milite pour une éducation alternative, un " apprendre à apprendre", un apprendre autrement que dans une salle de classe de manière verticale. Je me bats pour que l' objet livre soit désacralisé, qu' il ne constitue pas un instrument de torture mais un outil de libération. Si un jour vous avez la chance de passez dans mon CDI, vous verrez deux belles affiches de rue du monde qui illustrent à la perfection ma philosophie de l' enseignement et de la littérature.
et celle choisie l' année dernière par mes piou piou du club lecture



Pour faire vite et bien, voici les catégories - clés que j' espère alimenter autant que posible

  • En Cage : lorsque la RougeGeorgette se secoue les plumes dans une expo. Attention, je m' excuse mais il n' y aura aucune thématique fixée d' avance. 
Soyons honnête dès le départ cela dépendra en grande partie du prix de l' entrée. Donc ce sera    photo, peinture, dessin....... du très classiques  au trop moderne. Un de mes lieux préférés car les œuvres présentées m' échappent totalement, c' est la Halle Saint Pierre.
  • En Classe : je partage  mes prépas de cours, mes progressions, mes réflexions. Je vais tenter de mettre en  lien mes outils  babelio & pinterest ( le premier perso, le second boulot). Je mettrais mes fiches projets, mes documents de liaison. Cela fait très longtemps que j' ai envie de recenser mon travail. Au bout de 5 ans dans le même établissement avec des conditions de travail optimales, je me sens un peu plus d' attaque pour réfléchir  à une réelle construction des savoirs et d' appropriation de compétences dans le domaine de l' éducation aux moyens de s' Informer.En classe, comment passionner ? Comment justifier la nécessité de notre enseignement ? comment faire sens ?


  • En Clouage : lorsque je me cloue le bec dans une salle de cinoche. Je posterai les articles issus  navet mécanique mais aussi les chroniques de films ou de séries que je peux savourer en solo.
Bonne lecture
RougeGeorgettement vôtre

Nancy nous voici.

Pour ce premier article ( enfin oui je sais), je vais essayer de vous donner envie de découvrir Nancy.
Pour cette fois c' est rapé(e)  ( le quai oui voilà ) mais c'est aussi raté car l' exposition se finissait le 18 mai 2015. Parce qu' au musée de Chirac, ce ne sont pas des branleurs messieurs mesdames.
Le musée du quai Branly présente donc  des collections d'objets des civilisations d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques. 
Bien que je survole pas mal de galeries ou d' expos  ( rouge-gorge voyez-vous), je n' ai pas franchement une culture artistique développée, surtout pas en ce qui concerne les continents africains ou océaniques. Mais lorsque mon regard tombe sur ça ..... c' est le coup de foudre.
Pour tout vous dire, j' étais loin d' imaginer que Nancy Cunard était une femme, militante,  féministe et assumée comme bourgeoise égérie de la mixité sociale et sexuelle de son époque. En voyant cette affiche, je pensais plus à un homme déguisé en femme ( ou l' inverse) , un toréador de l' émotion en quelques sortes :                      Résultat de recherche d'images pour "blancanieves"
Nancy Cunard  naquit  en Angleterre dans un milieu bourgeois en 1896. Elle va devenir une des égéries du milieu artistique et littéraire de l' Avant-Garde.  Dès le début des années 20, elle va se rapprocher du surréalisme et du dadaïsme. Elle va même entretenir une liaison avec Aragon ( comme quoi le toréador n' était pas une mauvaise idée après tout). Ce qui m' a le plus particulièrement intrigué dans la vie de Nancy Cunard, ce sont ses choix  de lutte. Je m' explique. Cette jeune fille a hérité de  l' éducation bourgeoise de divers pensionnats so british & german . Méprisant ces valeurs morales et étriquées, elle aurait pu se contenter d' être la muse de photographes comme ce fut le cas avec Man Ray. 
Mais non. Elle va monter sa propre maison d' édition afin de donner une chance aux jeunes poètes engagés. "The Hours press" voit donc naître le jour en 1928 grâce à la fortune de notre miss England.
Et devinez qui sera édité le premier dans cette petite structure militante ? Notre cher Oncle Sam ( Beckett). Alors oui elle était la riche héritière de la ligne navale Cunard.Nous sommes très très loin de la Causette des années 20. Mais elle va mettre toute sa richesse aux mains de la culture afin de  lutter pour  l' égalité des sexes et l' égalité de la race humaine et des peuples qui la constituent.
En 1934, Nancy Cunard va éditer the Negro anthology. Un énorme bouquin dont le titre peut faire frémir.  L' exposition rappelle  très bien à travers les objets hétéroclites que collectionnait Nancy ( bracelet, sculpture, horloge, plume), la richesse de ce que l' exposition met en valeur à savoir l' art traditionnel Africain, très longtemps délaissé par les musées et les institutions artistiques. 
 À travers ses 800 pages, NC offre un instant de partage et de témoignages  à des militants, intellectuels, jour­nalistes, artistes, poètes, uni­versi­taires, anthro­po­logues ; Africains-­Américains, Antillais, Africains, Malgaches, Latino-Américains, Américains, Européens, femmes et hommes. Cet ouvrage est un véritable documentaire anthropologique des peuples, bien au delà du simple attrait pour l' "étranger", celui qui ne vit pas sur le même continent . Photographies, essais, partitions de musique, le spectateur est plongé dans ses années folles qui ont un goût de lutte authentique pour l' égalité et la reconnaissance de tous les peuples.
NC féministe, antifasciste et éditrice méconnue :  quel dommage.
Sa Vogue ( pas encore mentholée ) au bec, ses yeux d' un bleu glacial et son nez aquilin vous envoûteront autant que moi je l' espère.