emi n °1 vous souhaite la bienvenue

Cette année je me suis creusée la tête pour que mes cours emi soient vivants, accessibles, didactiques, visuels, interactifs.
Bref au diable la foire aux questions qui dure une heure pour qu' à la fin la question soit toujours la même : Mais madame c'est noté ?Madame on peut emprunter des mangas ?

J' ai donc décidé d' utiliser Prezi.N' ayant pas de TNI ( tableau numérique ) ou cube TICE pourtant promis par le conseil général, j' ai bidouillé avec un vieux rétro pour projetter le document de travail sur le tableau blanc.

Pour cette nouvelle mise en scène, il a fallu accorder les éléments- clés du prezi ( que les élèves viennent directement compléter au tableau) avec leurs fiches supports. Cela doit corrrespondre avec exactitude  mot pour mot.
Gare à la saturation cognitive des piou piou.

              Où doivent-ils regarder ?
              Que doivent-ils regarder :  le tableau ? le rétroprojecteur aveuglant ? moi ? leur feuille ?
              Où noter ? et surtout question existentielle :
              En quelle couleur faut-il noter la leçon ?


En arrivant au collège, les piou piou sont désorientés
Et cela pour plusieurs raisons :
- les séances se font dans une disposition différente en demi-groupe
-le CDI n' est pas ( encore ) conceptualisé comme un espace classe d' apprentissage et de découverte mais plutôt comme la BCD de leur école primaire.
-Il n' y a pas de matière académique mais plutôt des compétences transversales et les séances ne se font qu' en 6èmes.
On ne s' en rend pas toujours forcément compte mais cela fait beaucoup.
Le prezi emi n ° 1 est très ( trop) fourni. Je n' ai pas abordé avec les élèves les diapositives concernant les compétences attendues fin 6èmes. Mais je mets en ligne les documents sur l' ENT. Si des parents piou-piou sont piqués de curiosité, ils pourront ainsi la satisfaire.

support prezi 1

support élève 

support profs 

mini-évaluation  pour le début de la séance 2. Cela dure 5 mins, histoire de m' assurer qu' ils ont compris ( Ils n' ont pas la même lorsqu' ils sont côte à côte )


déroulé pédagogique

-(5 mins ) installation rituelle : dépôt de carnet, appel, installation espace classe.
-(10 mins )Je me présente puis je dessine un soleil au tableau avec le mot emi. Je note en vrac toutes leurs idées sans les commenter .
-(5 mins )Technique du brainstorming sans la nommer : que va-t-on faire pendant ce cours ? pourquoi ici et pourquoi en petit groupe ?
-(15 mins ) Lancement du prezi avec lecture collective.
Les élèves volontaires passent au tableau pour compléter le diaporama
-(15 mins) distribution après la lecture du prezi pour compléter la feuille élève avec les mots-clés .
la page 3 n' a pas été distribuée.

                  

bilan + : les élèves ont compris que c' était un cours particulier qui allait leur servir dans toutes les matières. le sigle emi a été bien compris. L' illustration souris-cerveau a très bien fonctionné et a permis d' activer tout le vocabulaire  mélangé des outils de la recherche : facebook, youtube, recherche.

bilan - : une séance très fournie en une heure. Certains élèves ne savent pas ce qu' est une souris et ne peuvent pas comprendre. éducation aux moyens de s' informer un peu abstrait.
Déception des élèves lors qu' ils apprennent que ce ne sont pas des heures bibliothèques où l' on va apprendre à lire.....

à améliorer : rendre la technique du soleil moins abstraite. le premier mot est un sigle emi.

Les Lilas, nous voilà.

Un petit billet ce soir pour vous donner envie de vous..... jeter dans l' arène.
Si comme moi, vous avez toujours eu peur du masque de clown et que les pierrots désarticulés vous donnent le cafard, alors il est temps de vous faire découvrir : Le cirque électrique.

Ce chapiteau tout de rayures rouges vêtu, qui se dresse entre des terminaux de la RATP et un restaurant ( buffet) chinois à volonté, dénote complètement avec son environnement. Lorsque l' on s' approche de plus près, quelques crêtes roses et canettes de 8.6 qui jonchent le sol.
Le festival Punk de Mont de Marsan ? Point du tout.
Le cirque électrique revisite l' art dont il porte le nom dans une dynamique rock'n'roll et bas-résille.

J' ai eu l 'immense privilège d' assister au dernier spectacle de la troupe issue du chapiteau.
émotions, frissons et nœud dans le ventre sont  garantis.
La troupe s' appelle STEAM. Les artistes, chacun leur tour dans leur propre discipline et dans un enchaînement parfait qui frise la cadence militaire , vont mettre en scène la décadence d' une Europe qui vacille, à l' image des néons jaunâtres qui clignotent péniblement sur scène.
Une performance d' artistes exceptionnelle où l' on retrouve les arts plus traditionnels du cirque : voltige, jonglage, trapèze, contorsion.....
sans oublier le " fait maison" en matière d' animations musicales et de lumières. 

Les artistes sont envoûtants. Le spectateur va s' installer dans les gradins désarticulés sous l' œil de cette troupe qui vous désamorce dès le premier coup d" œil. Les femmes sont de statures carrées, les poitrines menues et musclées  enserrées dans des filets de résille; à la limite de l' androgyne. Quant aux hommes, leurs corps sveltes et légers semblent s' envoler au dessus du cube d' acier qui sert de décors.



Le spectateur est happé par ces corps aux courbes travaillées sous l' effort que l' on imagine répété des centaines de fois. Le message politique est clair :
le monde va mal : ni Dieu ni maître.
Libérons nos corps et vibrons. 
Ce qui est vraiment beau, c' est de se sentir aussi proches de ces artistes. Le spectacle est fini, tout le monde se retrouve sur la piste pour échanger, applaudir, et tenter de capter au sein de la rétine une dernière paillette......
Merci Cam pour ce beau cadeau.

Les piou-piou progressent.

Certains collègues  peinent  à légitimer leur posture d' enseignant ET de documentaliste au sein de leur établissement, que ce soit vis à vis des collègues ou de la Direction.

à Irène (le prénom a été changé), c' est le paradis du CDI, les séances à volonté, les projets à gogo, des politiques d' acquisitions réfléchies et concertées avec les profs et les élèves.

C'est pour toutes ces belles raisons que j' ai envie de vous faire partager tout ce qui se passe à Irène.

Commençons part le commencement, le plus simple à savoir la formation des petits piou-piou de 6èmes.

Sur ce blog, je vais présenter les séances recettes millésimées 2014. En effet depuis cet été, grâce à mon opération des dents de sagesse qui m' a clouée 2 semaines sur mon canapé, j' ai eu tout le temps de réfléchir à mes sacro saintes séances d' ird 6èmes, rebaptisées plus joliment emi : éducation aux médias et aux moyens de s' informer.

On peut être lassés de faire 10 fois la même séance. Je trouve tout de même que cela permet de très bien connaître les élèves, de faciliter l' intégration du CDI au collège comme un lieu de vie, de classe, de découverte et pas seulement un lieu de " chut" ou de "y'a trop de bruit donne moi ton carnet". J' exagère à peine. Il existe bien évidemment bien d' autres moyens de faire vivre son CDI. Mais moi je tiens à ces séances.

Voici donc la progression prévue cette année.

• A chaque début de cours je fais une mini-évaluation : cela me permet de savoir si les notions info-documentaires vues la séance précédente ont été comprises et intégrées.
• Technique du brainstorming mainte et maintes fois répétées mais à chaque fois sur la notion du jour ( ou plutôt de la quinzaine)

La nouveauté 2014 c'est prezi : logiciel de présentation dynamique en ligne, téléchargeable sur clé USB ce qui permet de retrouver sa présentation sans connexion.

•  Chaque prezi sera accompagné de la feuille distribuée aux élèves ainsi que du déroulé de la séance.

C'est un outil formidable que j' ai encore du mal à maîtriser totalement......

Au moment où j' écris ces lignes, mes piou-piou ont franchi l' emi n ° 4 .

à vos plumes

the Tribe m'a clouée

Un collègue O me parle d' un film en ces termes :  " Hier sur Canal j' ai vu la bande d' annonce d' un film qui a l' air super trash. Interdit au moins de 16 ans.  J' ai tout de suite pensé à toi. le film dure 2h30 sans sous titre avec des acteurs sourds-muets". Il ne m' en fallait pas plus pour  me clouer le bec à Beaubourg.

Rien que l' affiche offre une belle perspective ..... de l' ensemble.

The tribe ne se raconte pas. C'est réellement une expérience cinématographique angoissante, oppressante, glaciale et terriblement solitaire. LSU ( langue des signes ukrainienne ), pas de sous-titres,  pas de BO,  pas de musique, pas de parole......
Imaginez  Sergey un ado ukrainien  sorti de nulle part, avec son sac à dos et sa valise à roulette déglinguée, demandant son chemin à une vieille dame. Il trouve enfin le pensionnat sordide dans lequel il va peu à peu se faire sa place. Un peu malgré lui mais sans s' offrir d' autres possibilités, Sergei va se faire bizuter puis engrainer par des élèves plus vieux, plus expérimentés ( pas besoin de vous faire un dessin) :  imaginez ce que des ados ( grâce à l' aide de profs crapuleux) peuvent expérimenter pour gagner un peu d' argent ou l' ivresse de quelques gorgées de vodka pour se réchauffer.

On ne comprend absolument rien à ce que les personnages se disent. Nous sommes vraiment spectateurs mais notre frustration est équilibrée par une caméra documentaire. Les plans sont longs, les visages sont flous et le froid mordant. Dans cette bulle de violence, marche ou crève.
En tombant amoureux d' Anna, Sergey va choisir ...... Anna est la seule que l' on va réellement entendre, pour assister à d' atroces souffrances.
Les corps hyper sexualisés sont encore plus mis à nus par le froid environnant et la peinture bleue qui peine à lécher les murs effrités du dortoir.
âmes sensibles s' abstenir. Les plans tortueux des caméras dans les escaliers menaçants donnent la nausée. Imaginez une ampoule nue clignotante qui se balance dangereusement au bout de son fil.....

A la fin, je me suis demandée POURQUOI un tel film?  Un film ou un documentaire? honnêtement la frontière est mince. The tribe décrit le monde des ados sans adultes. Pur désintéressement de leur part ? démission face à la prise en charge du handicap ? Virulente critique de notre société qui fait l' apologie de la fin qu' importe les moyens ? La réponse est complexe. Ce serait malhonnête d' essayer d' y répondre. J' ai lu quelque part de source incertaine que ce film est une autobiographie romancée du réalisateur.
clap clap